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J’ai vu le futur des jeux vidéo: préparez-vous à l’incroyable

J’ai vu le futur des jeux vidéo: préparez-vous à l’incroyable
Maria Baeta

Maria Baeta

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Création collective, réalités virtuelles, cross-play… Je reviens du futur pour vous révéler comment seront les jeux vidéo dans un avenir très proche.

Cette année, j’ai assisté à Gamelab Barcelone, le rendez-vous incontournable des jeux vidéo et du loisir interactif en Espagne. Là, j’ai rencontré plusieurs acteurs de l’industrie du jeu vidéo, qui m’ont parlé de leur passé, de leur présent et de leur futur. Les expériences qu’ils m’ont confiées, ainsi que les tendances que nous observons tous les jours dans le secteur du logiciel, m’ont inspiré cet article qui se propose d’anticiper ce que sera le monde du jeu vidéo d’ici à quelques années.

Voici donc comment j’imagine les jeux vidéo dans quelques années. Combien de ces prophéties vont se réaliser?

Vous aussi, vous serez créateur de jeux vidéo

Aujourd’hui plus que jamais, les gamers sont pris en compte lors de la phase de conception des jeux vidéo. La preuve avec certains exposants de Gamelab, des figures reconnues du secteur, qui ont choisi de quitter les grands studios pour voler de leurs propres ailes et concevoir des jeux en apparence plus modestes, mais plus adaptés aux goûts des joueurs.

Kim Swift (créatrice de Portal) ou Keiji Inafune (créateur de Megaman et impliqué dans de nombreux succès de Capcom) font partie des stars du secteur qui se consacrent aujourd’hui à des projets plus modestes et qui passent souvent par le financement participatif (le crowdfunding) et donc par le support des fans. Comme le reconnaît Inafune, “travailler en dehors d’une grande entreprise implique peu de moyens mais une grande liberté“.

Keiji Inafune a rencontré le succès dès son premier projet indépendant

Et cette liberté permet notamment d’écouter les utilisateurs de jeux vidéo, qui grâce aux moyens actuels (réseaux sociaux, plateformes de financement participatif, généralisation des bêtas et des accès anticipés aux jeux) peuvent communiquer directement avec les développeurs et suggérer des améliorations pour leurs jeux.

Bien qu’un joueur ne soit pas un développeur professionnel, son opinion est parfois plus importante que celle d’un pro de la programmation ou du design. L’expérience des gamers est souvent très vaste -ceux d’entre nous qui approchent de la trentaine ont parfois 2 décennies de jeu intensif derrière eux- et c’est eux qui profiteront du produit final. Ainsi, commenter que les niveaux sont trop faciles, que les personnages n’ont pas assez de charisme ou que les contrôles ne sont pas assez intuitifs peut contribuer nettement à l’amélioration de ces jeux.

Kim Swift, de plus, apprécie énormément que les joueurs soient devenus actifs, contribuant à générer du contenu pour les jeux vidéo, comme des mods ou des niveaux personnalisés. De GTA à Goat Simulator, en passant par les classiques du jeu de foot comme FIFA ou les jeux de la saga The Elder Scrolls ou Les Sims... Tous ces jeux incontournables sur PC permettent aux joueurs de créer des mods. La tendance est bien évidemment appelée à s’accélérer, de façon toujours plus simplifiée, comme c’est déjà le cas sur Minecraft, où les apports des fans ne sont pas seulement autorisés mais activement encouragés.

Le développeur est le créateur du jeu, mais il ne serait rien sans le soutien du public: celui-ci mérite donc le titre honorifique de “vice-créateur”.

Mods Goat SimulatorLa communauté de modders a fait entrer Goat Simulator dans une nouvelle dimension

Voyages dans la quatrième dimension

Voici déjà quelques années que l’on nous promet régulièrement l’avènement de la réalité virtuelle dans les jeux vidéo. Dès les années 90, les tentatives multiples se sont confrontées aux limitations techniques (avec pour résultat une réalité plus virtuelle que… réelle) et à des prix exorbitants. Il semblerait qu’on soit proche d’un changement de paradigme d’ici quelques années: en plus de l’Oculus Rift, déjà sur le marché, on voit arriver toute une génération de dispositifs “portables” (wearables) embarqués sur le corps et qui proposent à l’utilisateur d’entrer dans une quatrième dimension des logiciels.

Pour Jade Raymond, directrice d’Ubisoft Toronto, ça ne fait pas de doute: le futur sera fait de cette quatrième dimension. Pour elle, d’ici quelques années, on verra ces dispositifs faire tourner de nombreux logiciels, mais aussi des jeux.

Et qui dit réalité virtuelle dit aussi réalité augmentée. Souvent une simple curiosité, elle promet aux gamers beaucoup de fun dans les années à venir. Certains jeux, comme la saga Invizimals, l’intègrent déjà, mais ce sont seulement des “jeux pour enfants”. Comment attirer les gamers adultes vers ce type de jeux? Avec des expériences comme Ingress.

Dans Ingress, la ville est votre terrain de jeu

Ingress, déjà disponible sur Android, est un jeu d’énigme et d’investigation dans le monde réel. Il s’agit de conquérir des zones emblématiques de la ville, en s’entourant d’alliés parmi les autres joueurs en ligne. Ainsi, la technologie de la réalité augmentée est mise au service de défis qui se déroulent dans notre environnement réel: le jeu invite le joueur à se déplacer dans sa ville, tout en proposant des éléments de gameplay plus classiques, comme la stratégie ou le hacking à la manière de Watch Dogs.

Ingress n’est que le début de cette tendance, mais ses innovations bien senties peuvent être adaptées à la nouvelle génération de dispositifs qui servent à contrôler notre activité physique au moyen d’applis, mais qui pourraient bientôt servir comme des interfaces de loisir interactif.

Jouez depuis n’importe où (pour de vrai)

Le jeu mobile débouche inévitablement sur le cross-play, qui se résume à “jouer depuis n’importe où”. Cette tendance qui voit les jeux fonctionner sur n’importe quelle plateforme (par exemple, en commençant une partie sur Facebook, en la continuant sur Android et plus tard sur l’iPad) va sans doute s’accélérer et sortir de la niche du casual game.

Ainsi, les companion apps (applis satellites) de plusieurs grands jeux comme Assassin’s Creed 4 permettent de continuer à jouer sur smartphone, même si le PC ou la console sont éteints. Bien sûr, on est loin du jeu original, mais ces expériences donnent une certaine continuité au jeu.

De plus, avec des dispositifs mobiles toujours plus puissants et la possibilité de jouer en streaming sur des serveurs distants -qui abolit les limitations techniques des ordinateurs- permettront de jouer à notre jeu préféré depuis n’importe où.

Jusqu’où peuvent aller les companion apps?

Socialiser comme jamais

Avec la généralisation des jeux en réalité augmentée et les parties depuis n’importe où, on pourrait penser les gamers condamnés à l’isolement, seuls devant un écran en train de jouer à un jeu. Mais il n’en est rien: les nouvelles pratiques de jeu seront plus sociales que jamais.

A l’image de l’évolution des réseaux sociaux, qui nous permettent d’interagir avec des gens du monde entier, les jeux du futur pourront avoir leur rôle à jouer dans la création de nouvelles interactions.

Du moins, Jade Raymond en est convaincue: les jeux de demain nous mettront en contact avec les autres joueurs en ligne, notamment à travers la collaboration en mode co-op, que ce soit de façon simultanée ou non.

Kim Swift est également très optimiste sur ce plan: en tant que vétéran du jeu vidéo, elle apprécie beaucoup le mode multijoueur coopératif de Borderlands 2, un jeu somme toute assez classique. Ce qui est sûr, c’est que les communautés de joueurs en ligne sont appelées à croître, surtout avec les connexions internet de plus en plus rapides.

Des jeux comme Borderlands 2 ont vu leur intérêt décuplé par le jeu en multijoueur

De plus, Alex Rigopulos, PDG de Harmonix, considère l’acte du jeu comme l’un des plus sociaux. La preuve avec ses nombreux succès, dont Guitar Hero ou Dance Central, des jeux musicaux qui ne sont jamais aussi amusants qu’à plusieurs.

Ainsi, le joueur du futur, à l’inverse de ce qu’on nous répète, ne sera pas isolé du monde, mais bien au contraire. Il jouera avec ses semblables, que ce soit en compagnie physique ou virtuelle, mais toujours connecté à sa communauté de joueurs.

La simulation des arts scéniques, un terrain qui commence à être défriché

Lesquelles de ces prophéties se réaliseront?

Qui aurait dit il y a quelques années que nous pourrions jouer à un RPG sur un petit ordinateur tactile – une tablette – en regardant la télé, tout en le commentant avec ses amis sur un téléphone aussi puissant que nos smartphones?

L’utilisateur d’aujourd’hui est totalement multitâche, ce qui va être exploité par le secteur du jeu vidéo. Ainsi, nos parties ne seront plus liées à un seul dispositif, y compris pour les jeux les plus traditionnels.

Pour cette raison, nous pensons que ces théories, exposées par les participants au Gamelab, vont bien se réaliser dans un futur proche. La seule question étant la suivante: quand verrons-nous se réaliser ces évolutions? Dans 10 ans? Ou seulement dans 5?

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Article original de Maria Baeta –  Softonic.com. Traduit et adapté de l’espagnol.

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