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Créateurs numériques: Emmanuel Arcache et ses Flipbooks

Jérémie Sebban

Jérémie Sebban

  • Mise à jour:

Face Manu ITV-02
Après avoir étudié pendant 7 ans les arts appliqués dans diverses écoles, Emmanuel Arcache se consacre au graffiti, à la peinture, la sculpture et au multimédia au sens large.

Depuis 2006, il édite et réalise de A à Z ses propres créations, des Flipbooks illustrés et animés en 3D sur thèmes variés comme Paris, le mime ou les jeux.

Premier invité de la série créateurs numériques, il nous livre son témoignage sur son rapport aux logiciels et à l’informatique.

OnSoftware: Comment se passe la création d’un flipbook?
Emmanuel Arcache: Je commence par chercher un thème puis je rassemble mes idées par écrit et je commence à les mettre en scène. Une fois que j’en ai une cinquantaine, je ne garde que les meilleures et je commence à les réaliser.

Je peux commencer par modéliser un décor en 3D ou filmer des personnages sur fond vert. Dès que j’ai assez de matière je commence à faire des tests d’animation pour voir si mes idées sont réalisables ou s’il faut les retravailler.

Pour garder une certaine fraîcheur, je bosse souvent sur plusieurs flipbooks à la fois.

Pourrais-tu réaliser tes flipbooks sans ordinateur?
Oui, si je choisis un thème qui se prête à une fabrication plus artisanale. Ce serait beaucoup de boulot pour obtenir un seul exemplaire au final. Ce n’est pas vraiment mon créneau mais j’ai vu des projets très intéressants dans cette veine, comme The Flow par exemple.

Je me demande comment on faisait avant pour faire un magazine ou n’importe quoi, ça nous parait impossible maintenant. D’un autre côté on perd encore beaucoup de temps avec les ordinateurs.

Les temps de calcul, surtout en 3D et en vidéo sont très longs. Je suis pressé de pouvoir bosser en temps réel.


“Je me demande comment on faisait avant l’ordinateur pour faire un magazine”

Aujourd’hui, tu travailles exclusivement sur ordinateur ou tu gardes encore une part de “traditionnel” dans ta création ?
La part “traditionnelle” de mon travail est beaucoup trop réduite à mon goût. Je devrais utiliser plus le papier que je ne le fais dans les phases préliminaires, pour trouver les idées et les mettre en forme. Mais je suis devenu impatient et je me précipite sur mon ordi dès le début des projets, même si ça ne me fait pas gagner de temps.

Quels sont les logiciels que tu utilises?
Principalement, Photoshop, Maya, After Effects, In Design, Dreamweaver, Illustrator, Boujou, parfois Painter ou Zbrush et beaucoup d’Internet aussi pour le travail de documentation.

Qu’est ce qui définit un bon logiciel selon toi?
Pour moi le point le plus important est la logique du soft. Un logiciel bien conçu s’apprend facilement une fois que t’as compris sa logique.

Maya est un bon exemple. Il peut sembler peu ergonomique au premier abord mais c’est un super outil de création qui permet de personnaliser tous les outils. On a vraiment l’impression que ses concepteurs se sont mis à la place des utilisateurs, c’est très agréable.


“Un logiciel bien conçu s’apprend facilement”

Le fait de travailler avec plusieurs logiciels simultanément ne te pose pas des problèmes de transfert, ou de compatibilité de fichiers?
Plus aujourd’hui, et le workflow est pour moi la partie la plus amusante du boulot. Passer de la vidéo à la 3D, du montage à la mise en page, rajoute une complexité que je trouve très intéressante.

C’est un aspect très lié au fait de cacher les “ficelles” de fabrication. Pour effacer les traces des outils employés, il faut travailler sur toute la chaîne de production.

Aujourd’hui, un professionnel de l’image ne peut pas se contenter d’être un crack sur Photoshop, il doit aussi être capable d’amener ses projets jusqu’à la publication.

C’est vrai pour tous les professionnels de l’image numérique?
Non, pas pour tous, certains techniciens travaillent en équipe et ne touchent qu’à un seul logiciel, voire même à un seul aspect du logiciel pour les plus complexes, notamment en 3D. Pour moi c’est différent, je travaille seul, avec une approche personnelle et créative.


Penses-tu qu’il est possible de se lancer directement dans la création numérique, sans aucune formation?

C’est comme la guitare 🙂 . Ça dépend des personnes. L’avantage aujourd’hui c’est le nombre de ressources disponibles sur le Net pour s’auto-former.

Avec beaucoup de travail et du temps on peut vraiment devenir bon sur les logiciels. Après, certains softs comme Maya ou Nuke sont tellement compliqués qu’il vaut mieux passer par une formation solide. Personnellement, j’ai suivi une formation spécialisée au Canada pour apprendre Maya.


“L’avantage aujourd’hui c’est le nombre de ressources disponibles sur le Net pour s’auto-former”

Un dernier petit conseil aux aspirants créateurs numériques ?
Mets toi dedans à fond, ne lâche pas l’affaire les premières années, mange des tutorials, va sur les forums, regarde des images, passe du temps à bosser … et suis tes rêves 🙂

Logiciels associés

Adobe Photoshop Adobe Photoshop: Le standard incontournable pour le travail sur les images et photographies.
Adobe After Effects Adobe After Effects: La nouvelle référence pour le compositing et le motion design.
Adobe Indesign Adobe Indesign: Très pratique pour la mise en page et la préparation de l’impression.
Adobe Dreamweaver Adobe Dreamweaver: La trousse à outils complète pour la publication Web.
Adobe Illustrator Adobe Illustrator: Irremplaçable pour le dessin vectoriel.

Voir aussi

  • Le site officiel des FlipBooks d’Emmanuel Arcache
  • Après avoir étudié pendant 7 ans les arts appliqués dans divers écoles, Emmanuel Arcache laisse libre cours à sa créativité dans des domaines aussi variés que le graffiti, la peinture, la sculpture et le multimédia au sens large.

    Depuis 2006, il édite et réalise de A à Z ses propres créations, des Flipbooks illustrés et animés en 3D sur thèmes variés comme Paris, le mime ou les jeux .

    Premier invité de la série « créateurs numériques », il nous livre son témoignage sur son rapport aux logiciels et à l’informatique dans le cadre de ses créations

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